Février 2024
Entre passion
et engagement, l’Échappée bleue de Paul Meilhat
Le projet a été lancé en novembre 2020. Dès sa première édition, il a réuni une quarantaine d’enfants qui n’ont pas la chance de partir en vacances, qui ne connaissent pas la mer et n’ont jamais mis le pied sur un bateau. Depuis, plus d'un millier de jeunes un peu partout en France ont pu, grâce à Paul Meilhat et son Échappée Bleue, embarquer pour une aventure sportive et environnementale.
Par Emilie L.
> Découvrez le témoignage de Paul Meilhat dans « Point Némo », le reportage de la rubrique "Grand Large", dans le numéro #1 de Soif la revue de l’eau. Parution en juin.
Paul Meilhat a fait le tour du monde, il a remporté plusieurs courses de légende, s’est abîmé en plein océan pacifique, il aurait de nombreuses aventures à raconter mais celle dont il a à coeur de parler, c’est l’Échappée Bleue. Ce programme permet d’éveiller une conscience environnementale chez les enfants à travers la pratique de la voile. Durant six mois et dix séances, des groupes d’une vingtaine d’enfants âgés de dix ans découvrent la discipline, près de chez eux : monter à bord de petits voiliers, apprendre à naviguer sur une rivière ou un lac et pourquoi pas, susciter des vocations. Mais pas seulement.
Car sur l’eau, on croise des déchets, et sur les berges plus encore. Alors les enfants les ramassent, accompagnés par les éducateurs Surf Rider. Et lorsqu’au terme de leur programme, l’Échappée bleue les transporte enfin en mer, pour naviguer avec des professionnels, ils comprennent que les déchets ramassés près de chez eux sont les mêmes que ceux échoués sur les rivages des littoraux. Un constat implacable pour comprendre le trajet d’un déchet de la rivière jusqu’à l’océan, appréhender le système de bassin versant, et bien sûr, prendre conscience de l’impact personnel de chacun.
"A dix ans, on est un ambassadeur hors pair pour porter les messages et changer les comportements", Paul Meilhat.
Le skipper aime transmettre sa passion, et concrétiser sa lutte pour la sauvegarde des océans. Ambassadeur Surfrider depuis 10 ans, il embarque avec lui des enfants pas très grands et pourtant pas si petits. "La voile, c’est une activité engagée. Plus on commence jeune, mieux c’est, surtout pour créer des vocations", explique-t-il. Et de renchérir, "mais à dix ans, on est curieux aussi, on est capable d’observer les problèmes et comprendre les enjeux. A cet âge, on est un ambassadeur hors pair pour porter les messages et changer les comportements".
Quand l'engagement a plus d'un sens : pour Paul Meilhat, il s'agit d'offrir un temps de respiration au grand air à des enfants qui en ont peu, de sensibiliser à la protection des milieux aquatiques, et de faire émerger des petits marins.
Bientôt quatre ans après son lancement, ce projet a permis à plus d’un millier d’enfants de s’échapper d’une vingtaine de villes, du Havre à Hendaye, en passant par Marseille ou encore la Guadeloupe, où le navigateur a retrouvé ses jeunes skippers à l’arrivée de la route du Rhum. "On essaie de créer des opérations en synergie avec les grandes courses au large. La Solitaire du Figaro, la Transat Jacques Vabres, le Vendée Globe cette année… Les enfants peuvent rencontrer d’autres skippers ambassadeurs : ils visitent leurs bateaux, les suivent pendant leurs courses et le projet peut ainsi vivre toute l’année", s'enthousiasme-t-il. Et le projet, né en France, se déploie désormais à l'étranger. Cette année, l’Echappée Bleue jettera l’ancre en Espagne, pour sa première opération européenne, avant de prendre le large vers de nouveaux horizons.
L’Échappée bleue de Paul Meilhat
Entre passion et engagement